Fruits
Suite à l’analyse détaillée de l’évolution de la filières fruits dans le canton de Vaud, nous relevons les points suivants:
- Le canton de Vaud est le troisième canton producteur de fruits à pépins en Suisse. Les surfaces de fruits à pépins sont tendanciellement en baisse (baisse de 4%, soit environ 25 ha entre 2017 et 2020).
- Certains fruits comme la pomme ont vu leur surface de production diminuer (-7%). Pour tous les autres fruits, la surface de production a augmenté, de manière modérée pour les poires, les abricots et les coings. Cependant, la hausse proportionnelle de la surface de production est plus marquée sur la même période pour les cerises (en passant de 18,4 hectares à plus de 42 hectares), les kiwis (+80%), les pêches et les noix. La surface de noyers en production intensive est passée de 0.1 hectare en 2011 à près de 17 hectares en 2021.
- Le manque de relève et la difficulté à trouver des repreneurs pour les agriculteurs à la tête de grands domaines.
- Le coût de la main d’œuvre représente un poste de dépenses important. Les activités des exploitations en cultures fruitières nécessitent de recourir à du personnel qualifié et diplômé, avec un effet non négligeable sur le budget de ces exploitations. Le logement des employés pendant la saison de récoltes, en raison de la dépendance aux travailleur-euse-s saisonnier-ère-s pour effectuer ces tâches, a été également été mentionné comme difficile.
- La recherche de débouchés à valeur ajoutée pour les produits fruitiers devient de plus en plus compliquée pour les agriculteur-trice-s comme pour les centres d’expédition.
- Une fluctuation des rendements et des quantités : les épisodes de gel précoce, de grêle, de forte sécheresse, de chaleur ou encore d’humidité et de pluies intenses se répètent et s’intensifient depuis plusieurs années.
- La gestion de l’arrosage et des ressources en eau en arboriculture devient de plus en plus cruciale.
- Les parts de marché des variétés clubs pour les pommes et poires sont en augmentation. Les variétés résistantes ou tolérantes à certaines maladies, se développent mais restent peu valorisées par la grande distribution.
Production
Parmi les 3602 exploitations agricoles vaudoises, 134 exploitations ont des surfaces en arboriculture.
Les surfaces de fruits à pépins sont tendanciellement en baisse dans le canton : entre 2017 et 2020, elles ont diminué de 25.2 ha (- 4,2 %), alors que celles de cerisiers, pruniers, actinidias (kiwi) et noyers ont progressé de 29.9 ha (+ 38,3 %).
Pommes
La pomme reste la star des fruits en Suisse et dans le canton de Vaud.
Les variétés les plus cultivées en pomme sont la Gala et la Golden Delicious, ce qui correspond aux chiffres de la production nationale. Depuis cinq ans environ, les surfaces de la pomme Golden Delicious diminuent, au profit de la variété club Jazz et d’autres variétés.
Poires
Entre 2016 et 2021, la proportion de poires produites est restée stable, soit près de 6% de la production nationale.
Pruneaux
La surface de pruneaux pour le canton de Vaud était de 46,1 hectares en 2021. Elle était de 34 hectares en 2010. 145,5 tonnes de pruneaux de table ont été livrées[1] en 2021 dans le canton. Ce volume concerne principalement la variété Fellenberg avec 110,3 tonnes produites, et 35,2 tonnes en biologique.
Cerises
La surface de vergers de cerisiers a pratiquement doublé depuis 2016, passant de 25 à 42 hectares en 2021, dans un contexte de légère baisse des surfaces au niveau national.
Kiwis
La production de kiwi est principalement basée à Allaman, dans le canton de Vaud. Une surface de 20 hectares est ainsi dédiée à la production de kiwis biologiques, représentant 80 à 90% de la production suisse. Toute la production est vendue en Suisse et le reste des kiwis biologiques et conventionnels consommés est importé de l’étranger.
Ce sont en moyenne entre 300 et 400 tonnes de kiwis par an qui sont produites sur cette exploitation, via principalement deux variétés, le hayward et le summerkiwi. Les fruits sont ainsi écoulés via différents canaux de commercialisation : la grande distribution, les grossistes et les maraîcher-ère-s.
Noix
17 hectares de noyers étaient recensés sur le canton de Vaud en 2021.
Une grande partie de la production de noix provient de particuliers ou d’agriculteur-trice-s avec des petites surfaces exploitées. L’AOP Huile de noix vaudoise a été inscrite au registre suisse des appellations d’origine protégées en 2020.
Petits fruits
La culture de fraises est la plus importante des petits fruits dans le canton, suivie par la framboises, les groseilles à grappe et les myrtilles. Les investissements pour la production hors sol et les coûts de main d’œuvre sont conséquents et les promotions réalisées sur les fruits dans le commerce de détail en saison de production restent un problème décourageant. Face à ces défis, la tendance s’annonce à la baisse des quantités de fraises produites dans le canton.
Expédition et transformation
Léman Fruits et Trottet sont les 2 acteurs vaudois principaux de commerce de fruits. Une part non négligeable des fruits vaudois est vendue directement à des expéditeurs situés en Suisse alémanique : Tobbi & Obst, Geiser et Knupp. Le cidre et le jus de fruits sont une stratégie de valorisation des fruits à pépins, dont une partie importante est transformée par des pressoirs artisanaux. Le solde est toutefois transformé en dehors du canton.
Distribution
Sous-filière fruits et jus vendus en circuits courts
Plusieurs producteur-trice-s sont spécialisé-e-s en vente directe, mais la majeure partie vend leur production via d’autres canaux de distribution. En 2010, les bag in box étaient une innovation.. Dorénavant ils sont répandus et très bien utilisés pour le conditionnement des jus de fruits.
La sous-filière cidre permet de gérer les fluctuations de volumes de pommes et de poires qui surviennent. Le cidre est un produit complémentaire au vin et à la bière, qui profite d’un engouement des consommateur-trice-s.
Concernant les co-produits, notamment la valorisation des fruits déclassés tels que pruneaux et pommes séchés restent une valorisation classique. Pour des projets d’envergure, les modèles d’affaire restent fragiles au vu des fluctuations relatives à la disponibilité de ces co-produits. Différents projets ont vu le jour sur le territoire de la métropole lémanique, comme FructiBon avec la valorisation de pruneaux sous forme de bâtonnets ou encore la banque alimentaire genevoise qui a investi dans une ligne de déshydratation de fruits pour offrir de nouveaux produits à ses bénéficiaires.
Avec le soutien de l’Etat de Vaud
[1] Quantités hors autocueillette et vente directe.