Thèmes
Protection des cultures

Systèmes de gestion et d’information agricoles (FMIS) dans la protection des cultures

Au cours des dernières années, de nombreux fournisseurs ont développé des logiciels adaptés à l'agriculture, qui doivent faciliter aux exploitations la documentation quotidienne des activités pour la gestion de l'exploitation et pour la documentation PER. Ces programmes destinés à la production végétale et à l'élevage évoluent de plus en plus d'un simple outil d'enregistrement vers un système de gestion et d'information agricole (FMIS) doté de nombreuses fonctionnalités.

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Table des matières

This entry is part 3 of 9 in the series La technologie numérique dans l'agriculture

Aperçu

Dans l’agriculture, l’ordinateur est devenu un outil de travail indispensable. Au cours des dernières années, de nombreux fournisseurs ont développé des logiciels adaptés à l’agriculture, qui doivent faciliter aux exploitations la documentation quotidienne des activités pour la gestion de l’exploitation et pour la documentation PER. Ces programmes destinés à la production végétale et à l’élevage évoluent de plus en plus d’un simple outil d’enregistrement vers un système de gestion et d’information agricole (FMIS) doté de nombreuses fonctionnalités. Dans un FMIS, il est possible d’effectuer un grand nombre d’évaluations qui peuvent donner des indications décisives pour des mesures d’amélioration dans le domaine de la gestion ou de la production.

Swiss Future Farm, Florian Abt
Fig. 02.01 : Le travail sur ordinateur est aujourd’hui la norme dans les exploitations agricoles.

Domaines d’application

Les FMIS sont principalement utilisés pour

  • Enregistrements PER
  • Enregistrements pour la production sous label (par ex. IP-Suisse et SwissGAP)
  • Autres enregistrements d’exploitation :
    • Échantillons de sol
    • Horaires de travail
    • Utilisation de machines
    • Gestion des stocks
    • Utilisation des intrants, en particulier la protection des plantes et la fertilisation
  • Évaluations de la gestion d’entreprise
    • Évaluations des marges de contribution
    • Utilisation des machines
  • Applications d’agriculture de précision
    • Gestion des géodonnées/parcelles
    • Planification des lignes de guidage pour les systèmes de conduite parallèle
    • Analyse des données provenant des machines de récolte (paramètres des parcelles et des machines)
    • évaluation des données de proximité et de télédétection sur l’état des populations végétales (par exemple, images par drone et par satellite)
    • Création de cartes d’application (par exemple pour l’ensemencement, la protection phytosanitaire ou la fertilisation spécifiques à une partie de la surface)

Aperçu de la technologie

Types de logiciels de base

Les logiciels peuvent être installés sur l’ordinateur ou sont disponibles sous forme d’applications web. Il existe en outre des applications mobiles pour le smartphone ou la tablette.

Aperçu du fonctionnement des logiciels

Application de bureauInstallation d’un logiciel sur un PC (par exemple Microsoft Word). L’application peut être utilisée sans connexion Internet – donc hors ligne. Les fichiers d’installation sont désormais majoritairement téléchargés depuis Internet. Les applications de bureau sont de plus en plus remplacées par des applications web ou des applications en nuage.
Application webLes applications web (par exemple Microsoft Office Online) ne sont pas installées localement sur un ordinateur de l’utilisateur, mais peuvent être ouvertes via un navigateur internet (par exemple Firefox, Edge, Google Chrome, Safari). Il faut généralement un login pour ouvrir l’application, ce qui nécessite un enregistrement préalable. Pour une utilisation via smartphone ou tablette, l’affichage à l’écran est éventuellement optimisé. Il faut une connexion Internet. Les applications web sont indépendantes du système d’exploitation (Windows, macOS, Linux, Android, iOS). Il faut éventuellement des navigateurs actuels ou des environnements d’exécution spéciaux comme JavaScript ou Flash.
Application mobileLes applications mobiles (souvent abrégées en “apps”) sont des applications destinées aux appareils mobiles (smartphones et tablettes). On distingue les apps natives, celles qui dépendent de la plate-forme et celles qui en sont indépendantes.
Les apps natives sont adaptées à chaque système d’exploitation et sont téléchargées via l’App Store correspondant (p. ex. app CFF). Les applications peuvent être utilisées en ligne ou hors ligne. Dès que des données sont transmises, des coûts de connexion peuvent survenir lors de connexions en dehors du WLAN.
Une forme d’apps indépendantes de la plateforme sont les web apps, qui sont appelées via un navigateur Internet comme une application web pour le bureau (par ex. B. www.sbb.ch). Ils fonctionnent généralement indépendamment du système d’exploitation du terminal concerné. L’affichage à l’écran est optimisé pour une utilisation sur smartphone ou tablette. Pour l’utiliser, il faut une connexion Internet. Les applications web mobiles ne sont pas proposées via l’App Store correspondant.

Fig. 02.02 : saisie des mesures avec l’application
Le cloud computingLes services cloud (par exemple Microsoft Azure) mettent à disposition une infrastructure informatique (serveurs, bases de données, programmes informatiques, etc.) via Internet. Une application en nuage ne s’ouvre pas nécessairement via un navigateur. Une application en mode hors ligne est possible. Si une connexion de données est établie, les données sont synchronisées en arrière-plan. Les applications en nuage sont évolutives. N’importe quelle application peut être construite sur l’infrastructure.
Tab. 02.01
Fig. 02.03 : types de base de logiciels

Stockage des données – dans le nuage ou en local ?

Dès lors que l’on travaille avec des logiciels, on produit des données. Celles-ci doivent être enregistrées. Selon le type de logiciel utilisé, cela se fait localement sur l’ordinateur personnel ou en externe sur des serveurs. Chez applications de bureau les données sont généralement enregistrées localement sur le disque dur du PC, c’est-à-dire hors ligne. Cela présente des avantages et des inconvénients :

Avantages

  • L’utilisateur sait où se trouvent ses données. Personne d’autre n’a accès aux données. La condition préalable est un pare-feu fonctionnel pour les ordinateurs connectés à Internet.
  • Aucune connexion Internet n’est nécessaire pour accéder aux données.

Inconvénients

  • L’utilisateur est lui-même responsable de la sauvegarde de ses données. Des données peuvent être perdues en cas de défaillance du disque dur ou d’attaque de virus. Il faut donc un concept efficace de sauvegarde des données.
  • Les données ne sont accessibles qu’à partir de l’ordinateur domestique, ce qui signifie qu’aucune utilisation n’est possible via une application mobile (sur le terrain).
  • Les données ne peuvent pas être échangées directement avec d’autres utilisateurs ou programmes, ce qui rend la collaboration difficile.

Pour applications web ou dans le cloud les données sont stockées dans ce que l’on appelle le “cloud”. Le cloud dispose d’un centre de données avec une infrastructure de serveurs appropriée pour stocker les données. Le stockage de données dans le cloud présente des avantages et des inconvénients :

Avantages

  • L’accès aux données est possible depuis différents appareils, à tout moment et en tout lieu, à condition d’avoir accès à Internet.
  • La sauvegarde des données est assurée par le fournisseur de cloud. Il n’est pas nécessaire de s’en occuper soi-même.
  • Grâce à un cryptage approprié, les données peuvent être mieux protégées contre les pirates que sur l’ordinateur personnel.
  • En cas de perte de supports de stockage (clé, carte mémoire, disques durs externes) ou de défaillance du matériel informatique, les données ne sont pas perdues et il n’est pas non plus nécessaire de réinstaller un programme.

Inconvénients

  • La sauvegarde des données est confiée à un tiers et il n’est pas possible d’intervenir soi-même. L’utilisateur est tributaire du fournisseur pour la sauvegarde des données.
  • La législation locale en matière de protection des données s’applique en fonction de l’endroit où se trouve le centre de données en question. Cela peut parfois différer considérablement du droit de la protection des données en Suisse. Il est donc important de lire attentivement les conditions générales.
  • Les données ne sont accessibles qu’en présence d’une connexion de données.

Domaines d’application du FMIS

Il existe des logiciels agricoles pour de nombreux domaines d’application. Certains se limitent à un petit domaine d’utilisation (par exemple les calendriers de terrain), d’autres couvrent plusieurs domaines de production et permettent d’évaluer et de mettre en réseau les données saisies. Un simple fichier électronique des parcelles/calendrier de terrain permet de documenter les travaux quotidiens dans les champs conformément aux PER et de les présenter de manière claire lors d’un contrôle. Les données saisies permettent également de calculer un plan de fumure ou de calculer les bilans prévisionnels ou finaux d’un bilan de fumure (Suisse-Bilanz). Au fil des années, des données s’accumulent et permettent d’observer les tendances et les évolutions. L’utilisateur peut faire des comparaisons et apporter des améliorations ciblées.

Dans la production végétale, l’accent est mis sur l’enregistrement des travaux effectués dans les champs. En outre, les outils permettant de planifier la rotation des cultures ou la fertilisation sont utiles. Un autre champ d’application est le calcul du Suisse-Bilanz avec un logiciel reconnu par l’Office fédéral de l’agriculture. Avec les logiciels qui peuvent lire les données des machines, la saisie fastidieuse des données est en grande partie supprimée et les enregistrements saisis par la machine n’ont, le cas échéant, plus qu’à être complétés.

Fig. 02.04 : Documentation des mesures dans l’application de bureau

Les SIGM ont une fonction importante dans le domaine de l’agriculture de précision. Dans les calendriers de terrain avec fonctionnalité SIG (SIG = système d’information géographique), il est possible de lire et de représenter les limites de champ qui ont été mesurées avec des systèmes globaux de navigation par satellite (GNSS). Ainsi, les divisions de champs (par exemple dans la culture maraîchère) peuvent être effectuées de manière précise, simple et depuis un ordinateur. Ces surfaces partielles peuvent ensuite être à nouveau lues sur le tracteur et utilisées pour le travail du sol ou le semis suivant. Les SIGM permettent en outre de planifier des lignes de trace ou des cartes d’application pour des applications spécifiques aux surfaces partielles (voir l’article “Gestion spécifique aux surfaces partielles“). En outre, les données générées sur la machine pendant le traitement peuvent être réimportées dans le FMIS. Il est ainsi possible d’effectuer des évaluations ciblées de la consommation de diesel ou de lire les données de rendement basées sur le GPS de la moissonneuse-batteuse ou de l’ensileuse.

Fig. 02.05 : Aperçu culturel incl. affichage géographique des surfaces

De nombreux SIGM offrent également des interfaces avec d’autres capteurs de l’exploitation agricole. De cette manière, différentes données peuvent être regroupées dans l’outil, comme par exemple les données météorologiques, les données relatives aux machines ou encore les données relatives aux drones.

Fig. 02.06 : Systèmes de gestion et d’information dans l’agriculture

Fournisseurs sur le marché suisse

Le marché des fournisseurs dans le domaine de la production végétale est vaste. Toutefois, l’offre de logiciels adaptés aux besoins suisses est restreinte. Si l’utilisateur veut traiter des données de machines, il est jusqu’à présent encore souvent tributaire de solutions internationales (p. ex. FarmWorks, MyJohnDeere, etc.). Actuellement, seuls Barto et eFeldkalender peuvent intégrer des données machine en tant que logiciel suisse (état mai 2020). L’étendue des fonctions de chaque logiciel est différente et aucun produit ne peut tout couvrir. Il est donc important de s’informer précisément sur les fonctionnalités d’un logiciel avant d’en choisir un.

L’aperçu suivant montre les applications les plus courantes pour les exploitations mixtes suisses :

  • eCalendrier de terrain (www.feldkalender.ch): Le calendrier de terrain électronique est une application web pour l’enregistrement des mesures de terrain et peut être utilisé sur tous les appareils. Différents rapports peuvent être créés. Les enregistrements peuvent être rendus conformes aux PER et aux SwissGAP. La licence annuelle coûte 125 CHF (état en mai 2020).
Fig. 02.07 : Saisie des mesures dans le calendrier de terrain électronique sur la tablette
  • Barto (www.barto.ch): Barto propose sur sa plateforme plusieurs modules pour l’administration de l’exploitation agricole. Un calendrier des champs, un journal des prairies et des sorties ainsi qu’un module Suisse-Bilanz font partie des prestations. L’étendue des prestations est élargie en permanence. Une licence annuelle pour Suisse-Bilanz coûte par exemple 43 CHF (état en mai 2020).
  • NEXTFarming en direct (www.nextfarming.de): NEXTFarming est un FMIS pour le commerce extérieur et offre sur sa plateforme de nombreux modules pour la documentation et la planification des mesures sur le terrain. La plateforme est axée sur l’agriculture de précision et dispose de nombreuses interfaces. Les données de base pour la Suisse ne sont pas intégrées. Prix sur demande.
  • AGRO-TECH (www.agro-tech.ch): AGRO-TECH est un FMIS qui s’installe sur le bureau. Pour la saisie mobile des travaux de terrain, une application mobile est disponible, qui se synchronise avec le logiciel sur l’ordinateur. AGRO-TECH permet une documentation conforme aux normes PER et SwissGAP. Les données du registre des parcelles peuvent être reprises dans le Suisse-Bilanz ou le plan de fumure. Selon le type de licence, AGRO-TECH coûte entre CHF 120 et CHF 284 par an (état mai 2020).
Fig. 02.08 : Saisie mobile des mesures avec AGRO-TECH Mobile
  • Technique Agroplus (www.agroplus.ch): La technique Agroplus englobe l’ensemble du dossier PER et permet une documentation conforme à SwissGAP. Il est installé sur le bureau ou sur le serveur Agroplus. Les mesures peuvent être saisies de manière mobile à l’aide d’une tablette. Prix sur demande.
  • ISAGRI (www.isagri-suisse.ch): ISAGRI dispose d’un fichier de frappe pour les grandes cultures, l’arboriculture, les cultures maraîchères et la viticulture. Il permet un relevé GPS des parcelles et une conduite en parallèle. Les enregistrements peuvent être effectués conformément à SwissGAP. Prix sur demande.
  • IPS App Calendrier de terrain (www.ipsuisse.ch): L’application IPS Feldkalender est un registre de frappe qui peut être utilisé soit comme application web sur un PC, soit comme application native sur des iPhones ou des smartphones Android. Les enregistrements peuvent être rendus conformes à SwissGAP. Différentes évaluations sont possibles. Elle est gratuite pour les membres IP-SUISSE (état mai 2020).
  • Farmsolution IP-Manager et Farmsolution Feldmanager (www.agrosoft.ch): Le logiciel d’Agrosoft permet de remplir l’obligation de justification pour les PER et SwissGAP. Dans le Feldmanager, il est également possible d’effectuer des évaluations de gestion d’entreprise. La licence Farmsolution IP-Manager coûte CHF 300 hors TVA, la licence pour le Farmsolution Feldmanager coûte CHF 450 (état mai 2020).

Spécifications techniques

AgroplusAGRO-TECHGestionnaire IP et gestionnaire de terrain FarmsolutionIPS App Calendrier de terrainBartoeCalendrier de terrainISAGRINEXTFarming
InstallationDesktop ou Agroplus ServerBureauBureauWebWebWebWebWeb
Application mobileOuiOuiOuiOuiOuiOuiOuiOui
InterfacesNonOuiOuiNonOuiOuiOuiOui
Connexion des machinesNonNonNonNonOuiOuik. A.Oui
Application multi-utilisateursOuiOui (application mobile uniquement)k. A.k. A.Ouik. A.k. A.Oui
SupportOuiOuiOuiInstructions pour le téléchargementOuiInstructions vidéoOuiOui
Application SIGNonNonNonNonOuiNonOuiOui
Tab. 02.02 : Des informations plus précises sur les fonctionnalités, les prix, etc. sont disponibles sur les sites web des fabricants. Il est possible de s’informer sur les avantages et les inconvénients de chaque programme dans des revues spécialisées.

Quelle aide à l’enregistrement est la plus adaptée à mon entreprise ?

Parmi la multitude d’aides à l’enregistrement électronique, il s’agit de trouver le logiciel adapté à sa propre entreprise. Tout d’abord, il faut être clair sur les besoins. Que doit pouvoir faire l’aide à l’enregistrement idéale ? Quelles sont les évolutions à prévoir et quels sont les besoins qui peuvent apparaître au fil du temps ?

La plupart des logiciels peuvent être testés gratuitement pendant une période limitée, souvent même avec l’ensemble des fonctionnalités. Essayer différents programmes permet de déterminer lequel correspond le mieux à ses besoins en termes de fonctionnalités et d’interface utilisateur. Toutefois, au début, il faut d’abord saisir un très grand nombre de données de base. Il ne faut pas sous-estimer l’effort que cela représente. Tester chaque programme de manière approfondie peut donc s’avérer très coûteux et n’est donc pas conseillé.

Outre les sites Internet des fabricants, l’information directe auprès de collègues professionnels, de conseillers ou de services fiduciaires donne un premier aperçu. Quels sont les produits recommandés ? Qu’est-ce qui est bon ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ? Que recommandez-vous ? Il est important d’évaluer ces informations de manière raisonnable. Souvent, on accorde trop d’importance aux aspects négatifs et pas assez aux aspects positifs. Une observation équilibrée augmente la pertinence.

Le conseil du prestataire doit être convaincant en termes d’orientation vers les besoins du client et de compétence professionnelle. La relation entre l’acheteur et le vendeur doit être basée sur la confiance et le partenariat, car ils vont souvent travailler ensemble pendant des années.

Il faut se familiariser avec le programme et ses possibilités et l’utiliser de manière conséquente au quotidien.

Autant de questions à se poser avant de choisir un logiciel :

  • À quoi vais-je utiliser l’aide à l’enregistrement ? (documentation des travaux quotidiens sur le terrain, évaluations économiques, enregistrement des heures de travail, etc.)
  • Est-ce que je souhaite pouvoir accéder aux données depuis l’extérieur ?
  • Est-ce que je souhaite pouvoir saisir les données de manière mobile ?
  • Les données doivent-elles être stockées sur mon PC ou dans le cloud ?
  • Est-ce que je souhaite pouvoir connecter mes machines au système ?
  • Quelle est la compatibilité avec les formats de données des machines et équipements présents ou prévus sur l’exploitation ?

Le temps nécessaire à une prise de décision propre est bien investi. Les données saisies par l’utilisateur, qui prennent beaucoup de temps, sont la base d’une gestion d’entreprise réussie. En règle générale, les stocks de données ne peuvent pas être transférés facilement d’un logiciel à l’autre. Il faut donc veiller à ce que le programme acheté aujourd’hui continue à satisfaire les besoins qui ont peut-être évolué après plusieurs années.

Le prix offre une orientation, mais peut détourner l’attention d’autres facteurs d’influence importants. Ce n’est qu’une fois que les exigences de l’entreprise et les besoins individuels de l’utilisateur sont satisfaits que le choix devrait également se faire en fonction du prix.

Maintenance et assistance

L’assistance du fournisseur est très importante et peut aussi avoir un coût. Au début de l’utilisation d’un logiciel, il peut arriver que l’on se sente dépassé. C’est tout à fait normal. Se familiariser avec quelque chose de nouveau prend du temps et peut aussi coûter des nerfs. Des cours d’introduction et une hotline rapidement disponible permettent d’y remédier. Celui qui pense vouloir tout apprendre tout seul, très rapidement et de préférence sans étudier le mode d’emploi, sera vite frustré. C’est pourquoi le travail avec des versions d’essai n’a qu’une valeur limitée. En particulier pour les programmes complexes, un aperçu rapide ne suffit guère pour se faire une opinion fiable.

Le développement continu du produit doit être assuré : qu’il s’agisse de modifications des exigences légales en matière de documentation ou de possibilités techniques innovantes. Le fabricant devrait réagir et toujours mettre à la disposition de l’agriculteur un logiciel correspondant à l’état actuel de la technique.

Aspects économiques du travail

Il n’est pas nécessaire d’être un professionnel de l’informatique, mais un certain flair pour le travail sur ordinateur est indispensable pour réussir à utiliser les outils informatiques.

Outre la simple possibilité de remplir l’obligation de documentation PER, les SIGM constituent une bonne aide à la gestion pour l’exploitation. Rien que pour satisfaire à l’obligation de preuve et d’enregistrement, il suffit en grande partie d’enregistrer les activités sur l’exploitation sur papier. L’enregistrement à l’aide d’un logiciel spécifique présente toutefois des avantages décisifs par rapport à l’enregistrement sur papier :

  • Les données collectées peuvent être utilisées à de nombreuses reprises.
  • Les données peuvent être reliées et les calculs effectués automatiquement. Un transfert vers d’autres logiciels est également possible dans certaines circonstances, ce qui évite une double saisie.
  • Grâce aux applications sur les appareils mobiles, les enregistrements peuvent être effectués au moment et à l’endroit où l’activité est réalisée ou l’enregistrement peut être transféré à d’éventuels collaborateurs.
  • La plupart des logiciels disposent en outre d’une vaste base de données de base en arrière-plan, dans laquelle figurent par exemple les cultures, les engrais et les produits phytosanitaires. Les moyens de production utilisés peuvent à chaque fois être extraits de cette base de données et utilisés. En outre, les intrants enregistrés (engrais, produits phytosanitaires, semences) peuvent être attribués à un stock, à partir duquel la quantité d’intrants utilisés est sortie du stock à chaque enregistrement de mesure. La gestion de l’inventaire est ainsi quasiment automatisée.
  • En outre, les programmes offrent une simplification de la planification de l’assolement, du calcul des apports d’engrais sur plusieurs années et de l’évaluation pluriannuelle.

Aspects de gestion d’entreprise

Grâce à la documentation centrale dans le FMIS, les chiffres importants pour la gestion sont regroupés en un seul endroit et peuvent être utilisés pour des évaluations. Le temps de travail peut ainsi être combiné avec les heures de machine ainsi que les intrants utilisés par champ. Les prix attribués et les produits résolus peuvent être assemblés de manière automatisée pour obtenir des calculs détaillés de marge sur coût variable. Les recettes des cultures sur plusieurs années peuvent ainsi être comparées et les différents secteurs de production de l’exploitation peuvent être comparés.

Les logiciels coûtent de l’argent. Les frais d’utilisation servent à financer le développement et la maintenance du logiciel. Alors qu’auparavant, les logiciels étaient souvent achetés, aujourd’hui, des frais d’abonnement s’appliquent généralement. Les abonnements sont souscrits soit mensuellement, soit annuellement. Ils sont généralement reconduits automatiquement s’ils ne sont pas résiliés dans les délais (attention aux conditions générales). Il existe également des systèmes d’abonnement basés sur la taille de l’exploitation (prix par ha de surface exploitée). Pour les applications modulaires, les frais ne sont dus que pour les modules réservés. Les coûts exacts peuvent généralement être obtenus sur le site du fabricant du fournisseur ou seulement sur demande.

Perspectives de développement

Des enquêtes menées auprès des agriculteurs suisses montrent qu’il existe un grand besoin de réduire les charges administratives. Les systèmes numériques n’ont toutefois pas pu remédier à cette situation jusqu’à présent. Ils facilitent certes la gestion des données sur l’exploitation, mais ils n’ont pas encore pu résoudre le problème de la saisie multiple fréquente pour différents destinataires de données (systèmes cantonaux, systèmes fédéraux, fédérations d’élevage, etc. Pour cela, il faut une interface appropriée avec les programmes de l’administration. Avec un concept de données maître, les offices fédéraux de l’agriculture (OFAG), de la statistique (OFS) et de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAG) poursuivent l’objectif de simplifier la gestion des données tout au long de la chaîne alimentaire. Par ailleurs, l’OFAG travaille à une solution pour la transmission de données des systèmes fédéraux à des tiers (DfD2). L’objectif est que, sur demande et avec l’autorisation de l’exploitant, les données des systèmes fédéraux puissent être transmises à des destinataires tiers (p. ex. organisations de labellisation). Les saisies multiples pourraient ainsi être supprimées.

Fig. 02.09 : Lignes de trace importées via Agrirouter

Grâce à la programmation basée sur le cloud, les FMIS offrent déjà des interfaces avec les machines et différents capteurs (par exemple, les stations météorologiques). De plus, les données peuvent toujours être consultées dans leur état actuel via l’application mobile. Cependant, l’échange de données entre les différentes machines agricoles, les capteurs et les logiciels est souvent complexe et tous les systèmes ne sont pas (d’emblée) compatibles. L’Agrirouter a permis de créer une première plaque tournante de données pour l’échange de données agricoles, à laquelle participent différents fabricants de matériel agricole et fournisseurs de logiciels.

En outre, les FMIS sont aujourd’hui fortement spécialisés dans certains domaines de production. Il manque un lien entre les données internes à l’entreprise et celles de l’économie extérieure. Mais ces relations gagneront encore en importance à l’avenir, surtout dans l’optique de la gestion de la qualité.

Fig. 02.10 : Flux de données – maintenant et à l’avenir (lignes pleines déjà établies, lignes pointillées en cours de planification)

Références

  • Rapport ART n° 697 (2008) Les logiciels dans l’agriculture – Aperçu du marché et aide à la décision
  • Documentation du cours : Outils numériques pour le bureau, Florian Abt, BBZ Arenenberg

Glossaire

Agrirouter : plateforme universelle d’échange de données pour les agriculteurs et les entrepreneurs agricoles, permettant de relier les machines et les logiciels agricoles entre eux, quel que soit le fabricant (https://my-agrirouter.com/de/); pur transport de données, pas de stockage de données

système d’exploitation : également OS de système d’exploitation. Logiciel qui contrôle le fonctionnement d’un ordinateur. Assure la communication entre le matériel, le logiciel et l’utilisateur. Systèmes d’exploitation connus : Windows, Linux, macOS

Navigateurs : Logiciel permettant d’accéder à Internet (par exemple Firefox, Google Chrome, Edge, Safari)

PC (ordinateur personnel) : Ordinateur polyvalent destiné à un usage personnel individuel

Ordinateur de bureau : Ordinateur de bureau dans un boîtier ; souvent utilisé comme synonyme de PC.

Appareil terminal : Appareil connecté à une prise réseau d’un réseau de télécommunication (par exemple smartphone, ordinateur, etc.)

Système de gestion et d’information agricole (FMIS) : Systèmes informatiques permettant de collecter, de traiter, d’analyser, de stocker et de communiquer des données sous une forme nécessaire à l’exécution de processus et de fonctions dans l’agriculture.

Le disque dur : également HD de hard disk ; support de stockage d’un ordinateur

SIG : Les systèmes d’information géographique servent à la saisie, au traitement et à la présentation de données relatives à la surface de la terre.

GNSS : Système de positionnement et de navigation sur terre et dans les airs par réception de satellites ; terme générique pour les systèmes de satellites existants tels que GPS (USA), GLONASS (Russie) ou Galileo (Europe)

hors ligne : une connexion à Internet déconnectée ou qui n’est plus opérationnelle

en ligne : connexion intacte et opérationnelle d’un appareil à l’Internet

Agriculture de précision : anglais pour agriculture de précision ; méthode de gestion ciblée des surfaces agricoles utiles ; les caractéristiques du site sont mesurées et prises en compte dans la gestion.

Centre de calcul : Locaux dotés d’un équipement informatique central permettant d’effectuer des calculs importants dans le traitement des données.

les interfaces : point de connexion pour l’échange de données

Technique des capteurs : Branche de la métrologie qui s’occupe du développement et de l’utilisation de sondes de mesure (capteurs).

Base de données de base : Données contenant des informations de base, par exemple la liste des produits phytosanitaires autorisés.

Le support technique : Assistance aux clients en cas de questions ou de problèmes avec un logiciel

Remarque

Les textes et les images proviennent du média spécialisé “Technologies numériques dans l’agriculture”, publié par Edition-lmz SA 2021.

Auteurs* : Martina Rösch, Martin Holpp, Florian Abt, Dominique Flury

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