Espèces et races animales à l’alpage
- Des animaux sains sur les grands alpages bovins
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- Santé animale à l’alpage
Utilisation des pâturages par différentes espèces animales
Les différentes espèces animales ont des comportements différents en matière d’alimentation et de pâturage. Pour les bovins, les buffles d’Asie, les yaks, les moutons, les chèvres, les chevaux, les ânes, les lamas et les alpagcs, ces différences ont été comparées dans le cadre du projet de recherche AlpFUTUR.
Dans le chapitre « Pâturages alpestres : marqués par l’homme, l’animal et l’environnement » du rapport de synthèse, le comportement des différentes espèces animales est décrit et résumé dans le tableau récapitulatif suivant.
Le même chapitre aborde également les différences de comportement au pâturage entre les races d’une même espèce. En outre, il décrit comment les différents comportements des animaux au pâturage peuvent être utilisés pour une exploitation optimale des pâturages, par exemple avec des pâturages mixtes.
Espèce animale | Comportement alimentaire | Comportement au pâturage | Remarques |
---|---|---|---|
Bovin | Peu sélectif, car grande gueule aux lèvres peu mobiles. | Se déplace parallèlement à la pente, aires de repos dans les zones planes, dommages liés au piétinement par les animaux lourds. | Certaines races robustes sont moins lourdes et mangent également les buissons. |
Buffle d’Asie | Peu sélectif. | Comme le bovin, souilles en plus. | Nécessité de prévoir des clôtures plus solides que pour les bovins. |
Yak | Sans exigence même lorsque le fourrage est de moindre qualité. | Pâture également les surfaces pentues, plutôt irrégulièrement. | Nécessité d’avoir des clôtures avec deux fils; instinct grégaire |
Mouton | Très exigeant, préfère les herbacées. Coupe le tapis végétal très bas. | Pâture également les surfaces pentues. Préfère/surexploite les zones les plus hautes du pâturage. | Les races robustes (p. ex. mouton d’Engadine) mangent également les buissons. |
Chèvre | Très sélective. Aime les bourgeons des boisées. | Pâture également les surfaces pentues. Pas de pâture régulière de la surface. | Gestion des pâturages et des clôtures très complexe. |
Cheval | Modérément sélectif, coupe la végétation bas. | Dommages liés au piétinement par les animaux lourds et aux galopades; reposoirs. | Parfois, morsures d’arbres isolés. |
Âne | Peu sélectif, mange également des herbes dures. | Pas de pâture régulière de la surface. | Animal grégaire. |
Lama, alpaca | Modérément sélectifs, mangent des herbes dures. | Pâturent également les surfaces pentues Pas de pâture régulière de la surface. Délimitation d’aires de déjection. | Nécessité d’avoir des clôtures avec deux fils. |
Comportement au pâturage des races bovines
Le comportement au pâturage est-il différent entre les races peu productives et les races orientées vers la production ? Si oui, comment ? Et ces différences influencent-elles la composition de la végétation à long terme ? Agroscope et Agrovet-Strickhof ont étudié ces questions dans le cadre d’un projet de recherche commun.
Les résultats montrent un pâturage plus homogène et induisant moins de pression ainsi qu’une plus grande diversité d’espèces sur les surfaces pâturés avec des bovins peu productifs. Pour obtenir des pâturages extensifs et riches en espèces, les races bovines peu productives sont les mieux adaptées.
Au cours des dernières décennies, les animaux de pâturage, notamment les bovins, ont rapidement évolué. L’élevage humain a créé des races spécialisées dans la production de lait ou de viande. Ces races orientées vers la production sont plus lourdes, se développent plus rapidement et ont une plus grande exigence en matière de qualité du fourrage que les races peu productives, comme par exemple les vaches Highland.
Nous cherchons à savoir si ces différences entre les races peu productives et les races orientées vers la production ont un impact sur la végétation des pâturages. Pour ce faire, nous nous concentrons sur trois différences clés :
- Le comportement de recherche du fourrage : Quel est le degré de sélection des différentes races ? Quelles sont les espèces végétales préférées et celles qui sont évitées ?
- Comportement de déplacement : Dans quelle mesure les différentes races utilisent-elles les pâturages de manière égale ? Comment les différentes races se déplacent-elles ?
- Caractéristiques anatomiques : Quelle est la pression exercée par leurs pieds sur chaque centimètre carré ?
Les résultats montrent que les races peu productives induisent moins de pression sur l’herbe, se déplacent moins, mais de façon plus homogène et sont moins sélectives au niveau du fourrage que les races orientées vers la production. La richesse des espèces végétales est plus élevée dans les pâturages avec des races peu productives que dans ceux avec des races orientées vers la production. Les races peu productives sont la clé du maintien des pâturages de montagne riches en espèces et à faible apport d’intrants.
Comportement au pâturage des races bovines, Agroscope
Les différences exactes en matière de piétinement, de dispersion des graines, de sélectivité du comportement alimentaire, de mouvement sur le pâturage et également de croissance pondérale sont décrites dans un article paru dans la Recherche Agronomique Suisse (article uniquement en allemand) en 2020.
Plus d’informations et d’articles dont disponibles chez Agroscope.
Plus d’informations
➔ Ländliches Fortbildungsinstitut (LFI) Österreich – Exploiter des alpages avec différents animaux d’élevage (en allemand) – Bétail de pâturage adapté à l’alpage, anatomie et physiologie, alimentation des ruminants sur le pâturage alpestre, préparation des animaux à l’alpage
➔ Pro Specie Rara – Portraits de quelques races animales indigènes